Laurie Gordon se consacre à l'animation

Article rédigé par Justine Baillargeon le 1 novembre.

Laurie Gordon n'était pas destinée à devenir directrice de festival ni à obtenir une place importante dans l'industrie de l'animation du Québec. D'abord fidèle au milieu de la musique, ses rencontres avec plusieurs personnalités fortes du domaine de l'animation, telles que Co Hoedeman et Gerald Potterton, l'ont tout d'abord poussée à la production de films avant de se lancer dans l'univers de l'événementiel. «Je suis arrivée dans le monde du film d'animation par chance, grâce aux personnes que j'ai rencontrées et aux différentes opportunités», explique la directrice du Festival international du film d'animation de Montréal (MIAFF).

«L'animation est actuellement en pleine expansion, poursuit Laurie Gordon, au Québec et à travers le monde. Je sais que ça grandit en termes de chiffres et de marché.C'est aussi un genre qui a la capacité de rassembler autant les adultes que les enfants, sur différents niveaux.» 

Présenté par Animaze, le MIAFF est une rencontre montréalaise dédiée à l'animation qui en sera cette année à sa troisième édition officielle. En 2011, une première représentation était initiée par un amoureux du film d'animation, Michael Dahan. L'année dernière, Laurie Gordon a repris la direction afin de modeler un événement qui répond davantage à ses critères. «Je ne suis pas en compétition avec les autres festivals, indique-t-elle. Ils ne correspondent toutefois pas à ce que nous imaginons pour le MIAFF.» L'animation est en proche relation avec l'essor des nouvelles technologies. Miser sur une telle opportunité est un des critères qui leur permettra de se distinguer du lot. 

L'initiatrice dévouée, aussi blogueuse à filmfestival.com, désire mettre en place une conférence pour l'industrie et un marché important de l'animation à Montréal. «J'aimerais développer un réel marché dans le cadre du festival, ajoute-t-elle. Les professionnels viendraient de partout dans le monde pour échanger, vendre et acheter. Nous avons besoin d'attirer plus de gens au Québec.» 

Elle estime que la ville de Montréal est reconnue internationalement pour son bassin de talents et sa vie en festivals. En ce qui concerne l'éducation, les diverses possibilités d'établissements ne font qu'accentuer l'effervescence du cinéma d'animation. À Montréal, elle mentionne entre autres la présence du Med, des programmes de l'UQÀM, de l'Université Concordia et du Cégep du Vieux-Montréal. 

Laurie Gordon rappelle qu'une des principales difficultés dans la création d'un festival dédié à l'animation est la complexité et le temps nécessaire à la production de cette forme d'art. «Même un court métrage est très long à faire, appuie-t-elle. Ce qui fait en sorte que nous ne pouvons pas obtenir autant de films.» 

Le MIAFF est un festival encore bien jeune, et Laurie Gordon en est consciente. Elle affirme ne pas avoir encore accès à tous les partenaires financiers nécessaires, bien qu'elle mentionne l'appui indéniable de Télétoon. Ce commanditaire a en effet signé un contrat de sept ans avec l'équipe, ce qui assure stabilité et visibilité. 

Selon Laurie Gordon, les films d'animation se perdent toujours dans les grands festivals actuels. C'est pourquoil'équipe travaille sur une initiative d'Animaze et de filmfestival.com. Elle dédie ses efforts à la création d'une Journée de l'animation au Festival de Cannes. «L'équipe crée actuellement la Journée de l'animation au Festival de Cannes, dit-elle. Nous exportons le meilleur du festival. L'objectif est de mettre l'accent sur le Québec etévidemment sur le domaine de l'animation. Nous l'avons essayé l'année dernière et l'événement était très populaire, il a attiré énormément de personnes.» 

Ambitieuse, Laurie Gordon nous réserve plusieurs nouveautés, dont un projet avec la ville de Montréal dans le cadre de «Je fais Montréal». La quatrième édition du festival est prévue pour Aout 2016.

Justine Baillargeon.

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