Le cinéma français a livré 228 films en 2007, une production toujours marquée par un large fossé entre films à petit et gros budget, en dépit d’un sursaut des oeuvres à budget intermédiaire, selon le bilan annuel publié par le Centre national de la Cinématographie.
Cette production compte 25 films de plus qu’en 2006, a annoncé le CNC mercredi, mais 12 de moins que lors du record historique de 2005 lié à la réforme du crédit d’impôt accordé aux producteurs, ainsi qu’à l’augmentation des coproductions avec l’étranger, repartie à la hausse en 2007.
Parmi ces 228 films produits pour un budget de 1,201 milliard d’euros, 185 sont "d’initiative française", c’est-à-dire financés intégralement ou majoritairement par des partenaires français.
Parmi ces derniers, les chaînes de télévision jouent toujours un rôle déterminant en apportant 30,5% du financement des films.
A elle seule Canal+ a investi 160 millions d’euros (+15,9%) dans 140 oeuvres en 2007 au total et près de sept films d’initiative française sur dix (126), tandis que TPS a financé 45 films pour un montant de 20,4 M EUR (+46%).
Très marquée ces dernières années et en particulier en 2006, la polarisation de la production entre films à gros budget d’un côté et à petit budget de l’autre, s’est légèrement atténuée.
Le nombre de films richement dotés est resté assez stable : 28 films ont eu un budget supérieur à 10 millions d’euros en 2007 contre 24 l’année précédente. Il en va de même pour celui des films à budget modeste : 64 films ont été tournés avec moins de 2 millions d’euros, contre 63 en 2006.
En revanche, les films au budget intermédiaire ou "films du milieu" - selon la terminologie employée par la cinéaste Pascale Ferran lors de sa tribune en faveur du cinéma d’auteur, aux César 2007 - sont en hausse : 20 films ont été tournés avec 5 à 7 millions d’euros de budget en 2007, contre 12 en 2006.
Mais il est trop tôt pour savoir si cette évolution reflète une "tendance structurelle", avertit le CNC.
Le nombre élevé de premiers films produits, l’une des spécificités de l’Hexagone, a encore progressé de 28,6% pour représenter 38,9% du total des films d’initiative française.
A noter aussi, 80 films d’initiative française soit environ 45% du total, ont été partiellement ou entièrement tournés à l’étranger contre 32% en 2006.
Parfois lié à des exigences artistiques comme pour Le voyage en Arménie de Robert Guédiguian ou OSS 117-le Caire nid d’espions, le choix de tourner à l’étranger a aussi pu être motivé par une "logique financière".
La localisation à l’étranger a soit permis d’économiser les coûts (Portugal, République tchèque, Bulgarie, Roumanie) soit d’accéder à des financements locaux ou des coproductions (Belgique, Luxembourg, Allemagne, Canada).
En parallèle, le nombre de semaines de tournage dans l’Hexagone n’a crû que de 7,4% par rapport à 2006.
Après avoir mis l’accent sur le soutien à l’amont de la production en augmentant les aides à l’écriture et au développement des projets (+66% de 2006 à 2008), le CNC a indiqué vouloir attirer les tournages de fictions étrangères.
"Nous essayons de mettre en place un crédit d’impôt international en faveur des films étrangers dont le sujet nécessite d’être tourné en France, tels que Marie-Antoinette", tourné par Sofia Coppola au château de Versailles, a indiqué la directrice du CNC, Véronique Cayla.
Ce dispositif pourrait entrer en vigueur l’année prochaine, voire dès 2008, une fois intervenus "les derniers arbitrages interministériels".
Source : AFP