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Martin Scorsese Masterclass in Cannes

 

 

 

Darren Aronofsky entonne son Requiem

Après le
succès de son premier film au petit budget de 60,000 dollars, l'intrigant
Pi, on pouvait se demander ce qu'allait nous réserver Darren Aronofsky,
ce jeune surdoué de 28 ans et originaire de Brooklyn. Pour la périlleuse
épreuve que constitue un second film, le cinéaste a choisi de
puiser son inspiration chez un autre auteur de Brooklyn : Hubert Selby Jr. Après
un accueil enthousiaste de la critique et une reconnaissance unanime dans tous
les festivals où il a été présenté (notamment
à Cannes en Sélection Officielle Hors Compétition), Requiem
for a dream
sort en salle cette semaine en France. Avec à l'affiche
une superbe Ellen Burstyn (nominée aux Oscars
pour ce rôle), le film fait parti des rares oeuvres cinématographique
à aborder le problème de la dépendance avec originalité
et crédibilité. Tout cela avec la même maîtrise visuelle
et musicale déjà remarquable dans son premier opus. Le jeune cinéaste
évoque tout cela avec nous et répond même aux rumeurs qui
le désignent comme le futur réalisateur de Batman 5.

Avez-vous ressenti
une pression particulière en préparant ce deuxième film
après le succès de
Pi ?

J'ai essayé de me concentrer sur le film et non sur les attentes qu'il
pouvait susciter. Si je m'en étais inquiété, je n'aurais
jamais pu faire Requiem for a Dream. En général, j'essaie
de choisir la voie qui me laissera le moins de regrets, et ce n'est pas forcément
celle de la passion. Dans ce cas, c'était un choix évident. Je
savais que c'était ce film que je voulais faire de toute façon.
Je suis content que les gens réagissent à ce film, mais même
s'ils ne l'avaient pas fait, j'aurais été heureux.

Ce sujet et
la manière dont vous le traitez implique que les spectateurs y réagiront
d'une manière ou d'une autre.


C'est bien parce que c'est le but que les gens ressentent des choses. Même
s'ils n'aiment pas. J'ai été très flatté par la
poésie dont certains critiques ont fait preuve dans leurs attaques. Parce
que cela veut dire que je les ai suffisamment inspiré pour qu'ils aillent
chercher quelques adjectifs dans le dictionnaire.

Est-ce que vous
faites ce genre de film comme
Pi ou Requiem parce que vous savez
que Hollywood ne vous permettra plus de les faire plus tard ?


Eh bien, personne ne me permettra de faire un autre film de toute façon
(rires). J'aime vraiment tous les genres de films : les films d'art et essais,
les films européens, de Hollywood ou de Hong Kong... Ma carrière
rêvée serait de pouvoir alterner ces genres, de faire des films
hollywoodiens et des films plus expérimentaux.

Comme si vous
en faisiez un pour eux et un pour vous...


Je les ferais tous pour moi, j'espère. Je pense être suffisament
intéressé par Hollywood pour que ce ne soit pas un problème.
J'aime beaucoup ces films en fait. J'ai vu Charlie et ses drôles de
dames
et j'ai trouvé ça génial. Ca n'aurait pas été
un problème pour moi de faire ce genre de film du moment que peux faire
aussi Requiem for a dream.

Quels genre
de films vous a-t-on proposé après
Pi ?

Beaucoup de choses. Le principal projet sur lequel nous avons travaillé
était ce film pour Miramax, une histoire de monstres pendant le seconde
guerre mondiale. En fait, nous sommes en train de le produire. Il sera tourné
à Londres et David Twohy le réalisera.

Qu'aviez-vous
envie de réussir avec
Requiem?

Requiem for a Dream n'a jamais été que ce désir
de capturer la puissance de l'écriture de Selby. Lire un livre de Selby,
c'est comme recevoir un coup de poing juste en dessous du plexus solaire. Je
voulais juste capter cette énergie. Au départ, l'idée était
de partager cette impression que me donne l'oeuvre de Selby avec des spectateurs.

Vous avez d'ailleurs
collaboré avec lui pour l'écriture du scénario. Comment
cela s'est-il passé ?


Très bien. Il vit à Los Angeles et moi à New York, c'était
donc une collaboration à longue distance. Il avait écrit une adaptation
pour un producteur il y a vingt ans. Moi, j'avais lu le livre et acquis les
droits. J'ai commencé à écrire et, alors que j'en étais
à deux tiers du travail, il m'a appelé et m'a dit qu'il avait
retrouvé son brouillon dans la cave de sa mère. Et il se trouve
que 80 pour cent de son scénario ressemblait exactement au mien. C'était
un peu différent, bien sûr, mais les scènes étaient
les mêmes. J'ai donc rassemblé les deux versions et nous avons
continuer en échangeant des notes. C'est comme cela que nous avons collaboré.

Vous aviez dit
pour
Pi que l'écriture était l'étape la plus dure
pour vous.


Et ça l'est toujours. C'est l'enfer. Je suis seul dans une pièce
avec une machine à écrire. C'est très dur pour moi.

Le tournage
doit donc vous apparaître comme un soulagement.


Pas vraiment. Ca reste un défi difficile, mais c'est un travail d'équipe.
J'aime beaucoup travailler avec les acteurs et jouer avec les émotions
comme avec un clavecin.

Comme Pi,
Requiem s'intéresse aux changements d'état des personnages
et explore leurs esprits. Qu'est-ce qui vous attire dans ce type de cinéma
?

Ce qui me fascine
le plus dans le fait de faire des films en ce moment, c'est l'exploration subjective
de la réalité d'un personnage. La raison pour laquelle on regarde
des films, c'est qu'on peut voyager à l'intérieur d'une autre
personne. Habituellement, c'est avec quelqu'un comme Julia Roberts. Mais si,
en tant que réalisateur, vous pouvez aller un peu plus loin et essayer
de faire entrer le spectateur dans l'esprit d'un personnage de façon
plus viscérale, cela devient une expérience bien plus intense.

Il semble que
ce soit l'aspect le plus sombre de la psychée humaine qui vous intéresse.
Pourquoi ? Est-ce que c'est ce qui importe le plus ?

Je pense que c'est
probablement l'aspect le plus intéressant, mais je ne crois pas que cela
soit tout. Je pense juste qu'il y a plus de gens malheureux sur cette planète
que de gens heureux. Pour vous sentir en phase avec vous-même et avec
le monde, vous devez traversez beaucoup de ténèbres. Regardez
le monde : c'est un p... d'endroit pourri !

Vous dites cela
d'après vos observations ou par expérience personnelle ?

C'est vraiment ainsi que le ressens. On l'a tous déjà pensé,
que ce soit quand on est emmerdé dans une cour d'école quand on
est petit ou quoique ce soit d'autre.

Est-ce que cela
a à voir avec votre judéité ?

Je suis sûr que c'est relié, mais je pense que tout le monde
sur la Terre sent les choses de cette manière. Il y a un niveau supplémentaire
d'aliénation quand vous êtes juif parce qu'on ne se sent jamais
vraiment à sa place. Même si vous êtes intégré,
vous ne pouvez jamais faire confiance à quiconque, à cause de
tout ce qui s'est passé ces quelques derniers milliers d'années.
Donc, je pense que cette aliénation transparaît dans mon travail.
J'ai grandi à New York, où il y a une importante communauté
juive, mais on le ressens quand même d'une certaine manière.

Le thème
de la paranoia lie ce film à
Pi. Mais comment vous sentez-vous
lié vous-même à ce thème ?

L'idée initiale avec Pi était de faire un film sur
un paranoïaque schyzophrène. J'ai fait beaucoup de recherches sur
le sujet, donc j'ai probablement amené beaucoup de cela dans mon film.

Le thème
de l'obsession est un thème central dans
Requiem. Vous voyez-vous
comme un obsessionnel ?


Oui, je suis très obsessionnel.

Si vous ne faisiez
pas de films, quel pourrait être votre exutoire ?


Je ne sais pas, je n'ai jamais été obsédé de rien
jusqu'à ce que je me mette à faire des films. C'était la
première chose qui m'empêchait de dormir la nuit. Donc, je ne sais
pas où cela se serait terminé. Probablement avec mes enfants,
si j'en avais. Avec des enfants, j'aurais sans doute été comme
Sara Goldfarb (le personnage interprété par Ellen Burstyn), j'aurais
juste donné trop d'amour.

Etes-vous très
exigeant sur le plateau ?


Je suis assez relax aujourd'hui. Avant, j'étais comme Woody Woodpecker
: je courais dans tous les sens en essayant de tout faire moi-même. Maintenant
j'essais d'être concentré mais aussi de prendre du bon temps.

Vous avez beaucoup
recours à un montage très rapide dans ce film, particulièrement
pour les séquences de prise de drogue. D'où vous est venu cette
idée et quel était votre intention ?

On appelle ça un "montage hip hop" et je pense que cela
vient de mon adolescence à Brooklyn dans les années 80 où
j'écoutais de la musique hip hop. Il y a eu l'art hip hop, les graffitis,
la musique hip hop, le rap, et la danse hip hop, mais il n'y a pas eu beaucoup
de films qui ont utilisé des techniques du hip hop pour raconter des
histoires. On a utilisé des images et des sons très rapides pour
donner une accélération à la narration.

Vous avez également
employé le split screen pour montrer que même dans les moments
les plus intimes, vos personnages sont séparés de façon
existentielle. C'est un point de vue assez négatif sur les rapports humains.


Oui, c'est exactement cela. S'ils étaient vraiment présents l'un
pour l'autre, au lieu d'être simplement dépendants les uns des
autres, ils auraient probablement pu changer leurs vies. Le fait qu'ils restent
chacun dans leur monde explique leur séparation.

Vous remarquez
cela aussi autour de vous ?


Cela m'a toujours frappé cette façon dont, même avec une
personne avec qui on est très proche, on reste chacun enfermé
dans notre propre conscience et donc séparé. Cette question me
taraude encore. C'est un des problèmes les plus graves de la nature humaine.
Mais je suis un romantique et j'espère vraiment que l'amour permet d'être
relié aux autres, quand ça se passe bien sexuellement, quand vous
avez des enfants, que vous êtes amoureux. C'est ça qui est important.
Ce que je veux dire c'est que l'amour c'est un abandon de soi, de son propre
ego, pour quelqu'un d'autre. Bien sûr, vous pouvez mourir sans amour,
vous pouvez naître sans amour, mais je pense que la raison pour laquelle
les gens se réfèrent tant à Romeo et Juliette, c'est
parce que ces personnes sont mortes d'amour. Bien sûr, on peut se demander
s'ils sont morts pour eux-mêmes ou bien l'un pour l'autre. Mais le fait
que l'on ressente cela si profondément signifie qu'il y a quelque vérité
là-dedans.

Le thème
de la dépendance dans le film est traité comme faisant partie
d'une critique globale de la société de consommation.

Je pense que quand Selby dit "requiem for a dream" (requiem pour
un rêve), il parle du rêve américain, qui est pour lui l'opium
du peuple. Originellement son propos était de démontrer comment
les gens poursuivent ce rêve de fumée et sont finalement détruits
par cela.

A propos de
vos acteurs, ils vont réellement tout donné dans ce film. Comment
avez-vous gagné leur confiance ?

La confiance, c'est juste du temps et de la communication : les laisser
vous connaître, leur expliquer ce que vous faites, sans surprise, sans
quand ça améliore leur performance... Nous avons répété
pendant un mois avec les acteurs, ce qui aide beaucoup.

Quels genre
de surprises avez-vous provoqué pour aider les acteurs ?


Bien sûr rien ne peut surprendre Ellen Burstyn après avoir trvaillé
avec William Friedkin sur l'Exorciste. Vous savez, ce qu'elle voulait,
c'était que je lui fasse peur. Quand le frigo saute, elle voulait qu'on
crie. Je me suis donc mis à crier, puis le chef op' s'est mis à
crier aussi et finalement toute l'équipe. Puis j'ai pris le mégaphone
et j'ai crié dedans. Cela ne l'effrayait pas vraiment, un bruit aussi
fort rendait juste son sursaut un peu plus réel, j'ai donc eu recours
à d'autres moyens pour cela.

C'est bien de
la voir dans le film, parce qu'on ne la voit plus assez aujourd'hui je trouve.
Qu'est-ce qui vous a fait penser à elle pour le rôle ?

Pour être franc, c'était de la chance. J'ai toujours su que
c'était une très très grande actrice, mais à cause
de tout ce sexisme et cette défiance envers l'âge qu'il y a à
Hollywood, je ne l'avais pas vue dans un rôle majeur depuis la fin des
années 70. Je n'ai pas réalisé tout de suite la chance
que j'avais.

Pourquoi était-ce
important pour vous de garder la scène d'orgie finale comme telle ? Vous
avez eu une interdiction aux moins de 17 ans, mais vous n'avez voulu faire aucun
compromis.

Ce n'était pas tellement l'aspect sexuel qui dérangeait, mais
plutôt l'intensité psychologique de ces trois minutes de climax
du film. Personnellement, j'aime la controverse parce que je pense que cela
attire spectateurs qui conviennent au film. Ce n'est pas un film ordinnaire
et je ne veux pas qu'un public "ordinnaire" vienne le voir. Je veux
des gens qui recherche quelque chose de différent.

Finalement,
qu'est-ce qu'il se passe avec
Batman 5?

J'ai été engagé pour l'écrire et le réaliser.
J'ai également un autre projet en chantier avec la Warner Bros, un film
pour le moment sans titre qui sera une sorte de film de science-fiction métaphysique
post-Matrix.

Vous n'êtes
pas inquiet de travailler pour un plus large public ?


J'y vais avec beaucoup de prudence, mais je suis aussi très excité.
Ca sera génial de travailler à cette échelle.

Pi et Requiem
for a Dream développe une vision très personnelle, pensez-vous
que cela puisse marcher dans des films plus commerciaux ?


On verra bien. Mon seul souci est de réussir à faire le film qu'il
faut.

Entretien
réalisé par Stephen Applebaum

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