Annecy International Animated Film Festival

Le réalisateur indien Suresh Eriyat présente cette année au Festival International du Film d’Animation d’Annecy 2015 son court-métrage intitulé « Fateline », commande qu’il réalise pour le Rotary club international. Sélectionné à ce festival en compétition officielle pour la 6ème fois consécutive, il est cette année le seul réalisateur indien en compétition.

    Suresh Eriyat and Nilima Eriyat                                                                                                                                                 ©Anne-Lise Le Pellec

Ce projet est avant tout un projet cœur pour le réalisateur. Plus qu’une illustration de l’investissement du Rotary auprès des enfants indiens atteints de polio, de maladies cardiaques ou victimes de la non-scolarisation, Suresh y va de son propre talent pour nous écrire un film dont les bénéfices sont entièrement reversés à ces causes.

Ce réalisateur de talent parcourt aussi le monde, de festival en festival, pour son superbe court-métrage «Fisherwoman and Tuk Tuk ». Une histoire en forme de conte populaire qui met en scène une vieille femme à l’apparence acariâtre et presque monstrueuse qui porte néanmoins en elle un rêve, posséder un « tuk tuk », moyen de locomotion indien.

Bien plus qu’une histoire gentillette, Suresh fait ici preuve d’originalité et nous offre une palette de nuances humaines et une véritable illustration de ce que peut-être la vie, loin des happy ends trop prévisibles aux récits manichéens. Ce court-métrage a été notamment sélectionné au festival de Cannes 2015, au festival Animaze de Montréal 2015 et au Supertoon en Croatie. Il remporte également la récompense du meilleur film d’animation du festival de court-métrage de Bangalore.

Suresh et sa compagne Nilima, productrice de la maison de production Eeksaurus, nous témoignent une envie forte d’apporter partout la preuve que l’Inde est aussi un pays de création et de talents, et pas seulement un pays où le prix des tournages et de la main d’œuvre restent les seuls points attractifs pour les grosses productions et des chaînes de distributions.

«  La plupart des étudiants indiens des écoles de film d’animation considèrent qu’ils ne seront bons qu’à être des techniciens au service de productions étrangères. Je veux leur prouver que notre pays, fort d’une culture et d’une civilisation millénaire, est toujours un berceau d’imagination et de valeurs fertiles qui méritent d’être montrées ! ».

Anne-Lise Le Pellec