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« Une cinémathèque, c’est un lieu où on a la certitude de voir de beaux films ou des films oubliés. Dans une cinémathèque on se fait un peu chercheur d’or. Et on tombe sur des pépites. Ou sur des curiosités : ainsi Daniel Toscan du Plantier m’avait fait la surprise de me montrer une copie, conservée dans les collections de Toulouse, du premier film dans lequel j’ai joué : Le Bar de la Fourche d’Alain Levent avec Jacques Brel. Je ne savais pas que ce film existait encore et que je pourrais le revoir un jour... »  déclare Isabelle Huppert, marraine de cet anniversaire, et à laquelle une rétrospective sera consacrée en février 2014.

< Fondée en 1964 par des cinéphiles passionnés réunis autour de Raymond Borde, la Cinémathèque de Toulouse a 50 ans. Cet anniversaire sera l’occasion de présenter tout au long de l’année une programmation exceptionnelle : hommage au mélodrame (janvier), au film noir (février/mars), au cinéma des surréalistes (avril/mai)… Projections, ciné-concerts, rencontres, expositions, éditions seront l’occasion de revenir sur la richesse des collections et l’histoire du cinéma qu’écrit la Cinémathèque de Toulouse depuis 50 ans.

< La Cinémathèque de Toulouse est aujourd’hui considérée, avec les Archives françaises du film du CNC et la Cinémathèque française à Paris, comme l’un des trois principaux lieux de la mémoire du cinéma de l’hexagone. Riche d’une collection d’intérêt national qui compte actuellement plus de 42 300 copies inventoriées, 500 000 photos, 75 000 affiches (ce qui en fait la première collection d’affiches de cinéma en France), elle est le résultat d’une histoire collective et originale : Toulouse et sa région sont, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une terre de ciné-clubs particulièrement dynamiques, laïcs, tournés vers la jeunesse, et portés par une passion populaire du cinéma. La personnalité de Raymond Borde, cinéphile, critique et historien, intellectuel engagé, passionné par la perspective de construire une grande collection, s’impose rapidement au sein de ceux qui aiment la pellicule. Et dès le lendemain de sa création, la Cinémathèque de Toulouse fait le pari de l’international en adhérant à la FIAF et en nouant des liens essentiels avec les grandes archives étrangères – et notamment Bruxelles, Moscou et Lausanne. 50 ans après, la collection continue de s’enrichir à un rythme particulièrement soutenu et la fréquentation, passée de 47 000 spectateurs en 2007 à 82 000 en 2012, témoigne de la vitalité de la Cinémathèque de Toulouse.

LE PROGRAMME DU CINQUANTIÈME ANNIVERSAIRE

1^ER FÉVRIER > 27 AVRIL  / EXPOSITION « DU CINÉMA PLEIN LES YEUX »

< Exposition exceptionnelle d’une vingtaine d’affiches de façade de cinéma, aujourd’hui conservées à la Cinémathèque de Toulouse. Ces affiches aux dimensions hors norme (environ cinq mètres de largeur par deux mètres de hauteur), peintes à la main par André Azaïs dans les années 1960 et 1970, étaient destinées à la façade d’un grand cinéma du centre-ville, aujourd’hui disparu : le Royal.

< Edition Pour accompagner cette exposition, la Cinémathèque de Toulouse publiera, en janvier 2014 aux Nouvelles Éditions Loubatières, un ouvrage intitulé « Du cinéma plein les yeux. Affiches de façade peintes par André Azaïs ». Ce livre rassemblera l’ensemble des 184 affiches de ce fonds – qui n’a jamais été exposé ni publié – et reviendra sur l’histoire des salles de cinéma à Toulouse.

1^er > 16 FÉvrier  / RÉTROSPECTIVE Isabelle Huppert

< Rendre hommage à Isabelle Huppert, marraine des 50 ans de la Cinémathèque de Toulouse, est l'occasion de montrer des films de grands cinéastes et de retracer la carrière internationale de cette actrice incontournable du cinéma contemporain. Une rétrospective en 20 films dont La Pianiste de Michael Haneke, présenté par Isabelle Huppert le lundi 3 février à 21h.

4 > 12 AVRIL FESTIVAL ZOOM ARRIÈRE, ÉDITION « SPÉCIAL 50 ANS »

Pour l'année de son cinquantenaire, la Cinémathèque de Toulouse a choisi de placer son festival annuel Zoom Arrière sous le regard de la question : Programmer aujourd'hui ?

Le programme de Zoom Arrière, quant à lui, propose quatre formes de programmations diverses certes mais qui restent durablement spécifiques aux cinémathèques.

< « À la re-découverte de Leatrice Joy », figure oubliée et retrouvée grâce à la Cinémathèque de Toulouse

Leatrice Joy (1893-1985) est une actrice américaine dont l'essentiel de la carrière se déroula au temps du Muet (elle fait ses débuts en 1915) et accompagna Cecil Blount DeMille comme cinéaste puis comme producteur. Très connue à l'époque, elle est aujourd'hui complètement oubliée.

< « Le Mépris : encore... et toujours », un film qui a marqué l’année 1964 et l’histoire du cinéma.

Une œuvre majeure de Jean-Luc Godard, Le Mépris, sortie sur les écrans deux mois avant la fondation de la Cinémathèque de Toulouse. Faire de ce film le cœur d'un programme – en faire une radiographie historico-culturelle.

< Cannes 1964

L’année de la création de la Cinémathèque de Toulouse, que se passait-il sur la Croisette ?

Le jury de Cannes 1964, présidé par Fritz Lang – dont la place dans l’histoire du cinéma vient alors d’être célébrée par Jean-Luc Godard dans Le Mépris –, se voit confier une sélection de X films. Et décide d’attribuer le Grand Prix (la Palme d’or n’existe pas encore) au film de Jacques Demy, Les Parapluies de Cherbourg, et le Prix spécial du Jury à La Femme des sables (Hiroshi Teshigahara).

< L’Österreichisches Filmmuseum, un programme en forme de « Carte Blanche » à cette cinémathèque de Vienne qui fête elle-aussi son cinquantenaire et dont la programmation exigeante sait tenir l'écart entre les grandeurs et les fulgurances du film classique et du film expérimental.

La 8^e édition de Zoom Arrière sera également marquée par des ciné-concerts, des rencontres avec des invités, un colloque consacré à la programmation du patrimoine cinématographique, une programmation jeune public, des expositions… à Toulouse, en région Midi-Pyrénées, en France et à l’étranger.