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Gagner la guerre ? Gagner la paix ? L’édition 2019 de War on Screen plonge dans les relations entre ces deux indissociables questions.

Les rétrospectives et focus illustrent à quel point guerre et paix sont intimement liées en un couple irrémédiablement ambigu. Ils illustrent également combien les tensions d’aujourd’hui sont des variations et résurgences de conflits passés.

 

La rétrospective « 1919-1939, Entre deux guerres » incarne à elle seule la singularité de notre approche. Ici, la guerre à proprement parler est absente de presque tous les films. Pour autant elle est partout, dans les esprits et dans les corps, tant du côté des perdants que des vainqueurs. Malaparte n’écrivait-il pas dans La Peau : « Ce qu'il y a de plus terrible après une défaite, c'est une victoire »? Franck Borzage, Bertrand Tavernier, Luchino Visconti, Bob Fosse, Ang Lee,  Wes Anderson montrent magnifiquement cette période terrible qui vit la crise des démocraties et l'essor des dictatures, prélude inexorable à la Seconde guerre mondiale.

 

En écho direct à l’actualité, les autres focus convoquent la question des frontières. Celle entre le Mexique et les Etats-Unis et celle liée aux conflits irlandais. Là encore, c’est une source d’inspiration pour d’immenses réalisateurs : Sam Peckinpah, Sergio Leone, Steven Soderbergh, Denis Villeneuve, Carol Reed, Ken Loach, Jim Sheridan, Steve Mc Queen, David Lean et tant d’autres.

 

Nous présentons également un 3e volet dédié à la musique et à l’Art dans la Guerre : Rock’n War, illustrant le caractère résilient et salvateur de l’Art dans les conflits, pour les créateurs comme pour les publics.

 

L’ensemble de cette programmation doit nous rappeler combien il faut voir et revoir ces films pour rendre plus accrue notre vigilance d’aujourd’hui face à des conflits qu’une victoire n’éteint jamais complètement.

Gagner la Guerre n’est pas gagner la Paix.

 

Philippe Bachman

Festival d’envergure consacré au cinéma du conflit, War on Screen met en avant le cinéma et le territoire comme vecteurs de compréhension des conflits et acteurs de paix. Plus de 100 longs et courts métrages du monde entier sont projetés chaque année : fictions, documentaires, films d’animation. La programmation embrasse tous les genres - comédie, drame social, science-fiction, espionnage, épopée historique - en faisant la part belle au cinéma d’auteur. Les compétitions internationales de films en avant-première, les rétrospectives et les séances spéciales, les master classe de professionnels de renom ainsi que le programme d’éducation à l’image sont autant de façons d’interroger les conflits sous un angle original. À partir de sa thématique qui l’ancre dans le territoire où il est né, War on Screen est plus qu’un festival. Il développe une politique de soutien à l’édition, à la recherche et à l’enseignement en tissant des partenariats tant français qu’internationaux.