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75ème édition du Festival d'Aix, une triple création cinématographique autour des Ballets russes au Stadium de Vitrolles (8 au 12 juillet avec l'Orchestre de Paris). Dans une même soirée les trois ballets de Stravinksi seront revisités par les cinéastes Rebecca Zlotowski, Bertrand Mandico et Evangelia Kranioti. 

L'Oiseau de feu par Rebecca Zlotowski

Déjà sensible à L’Oiseau de feu, dont la musique avait accompagné son travail sur le film Planétarium (2016), Rebecca Zlotowski a choisi de retravailler à partir des rushes de sa réalisation, conservant ainsi l’atmosphère singulière du film original. Deux sœurs spirites y évoluaient dans l’entre-deux-guerres, ouvrant la porte à une métaphore de l’insaisissabilité du cinéma, au même titre que sont insaisissables les images des esprits venus de l’au-delà... ou que l’est aussi l’Oiseau de feu, dont la légende a inspiré Stravinski pour son ballet. 

Petrouchka par Bertrand Mandico

Confié au réalisateur des Garçons sauvages et du récent Conann, dont on connaît le goût pour l’animation ou le cinéma de genre(s) (dans les deux sens du terme), Petrouchka et son Mage seront plongés dans le milieu de la mode et prendront les traits d’un mannequin sous la coupe de son couturier démiurge. Une transposition en forme de fil logique : Petrouchka n’est à l’origine qu’un pantin, auquel seul le vieux Mage peut donner vie, et le ballet de Stravinski se déroule au cours du Mardi gras, moment de tous les travestissements. 

Le Sacre du printemps par Evangelia Kranioti 

Enfin, la vidéaste franco-grecque Evangelia Kranioti s’emparera du Sacre du printemps. Partant des grands tableaux du fameux ballet (« L’Adoration de la terre », « Le Sacrifice »), dont l’action développe une atmosphère rituelle et païenne, Evangelia Kranioti l’inscrit dans une proposition éco-féministe où la volonté de puissance de l’homme, se voulant dominateur tout à la fois de la nature et de la femme, se voit opposer une nature ensauvagée. Ce chamanisme réinventé offre alors une possible échappatoire à l’Anthropocène actuel. 

Plus d'infos et entretiens avec les réalisateurs sur le site du festival