Gael García Bernal a fait ses débuts dans Amours Chiennes
d’Alejandro Gonzalez Iñárritu et a tourné depuis avec des réalisateurs
renommés tels qu’Alfonso Cuarón, Walter Salles, Michel Gondry, Jim
Jarmusch… Il a également réalisé plusieurs courts métrages et un
premier long métrage, Deficit. En 2005, il a créé sa boite de
production "Canana" avec Diego Luna et Pablo Cruz , avec lesquels il
dirige le Festival de film documentaire Ambulante.
En 2010, il préside le Jury de la Caméra d’or et décernera un prix pour
le meilleur premier film parmi la Sélection officielle, la Quinzaine des
Réalisateurs et la Semaine de la Critique.
INTERVIEW "PREMIERE FOIS"
Est-ce la première fois que vous présidez un jury de Festival ?
Que ressentez-vous ?
Un jury de festival, oui, c’est la première fois. Je me sens très
heureux et excité parce que tout est nouveau, les films, les
réalisateurs ... Et je vais essayer de ne surtout rien savoir à leur
propos pour l’instant, même pas leur nationalité. J’ai juste envie
d’être surpris. C’est une approche très différente de celle où l'on
regarde le film d’un réalisateur qu’on connait déjà.
Comment allez-vous fonctionner avec le reste du Jury ?
Je pense que tout le monde est dans le même état d’esprit. On veut se
laisser surprendre. Je crois que nous allons y prendre beaucoup de
plaisir et nous concentrer lors des discussions qui précèderont les
délibérations finales sur les films que nous aimons plutôt que sur ceux
que nous n’aimons pas. C’est beaucoup plus utile et efficace.
Quel est votre premier souvenir de cinéma ?
Dumbo ! Et je m’en souviens parce que je l’ai vu plusieurs fois en
famille. Aller voir Dumbo était un événement en soi, aller dans ce
cinéma en particulier, pour nous, quand nous étions enfants, c’était
formidable. C’était au cinéma Continental, à Mexico, et j’adorais y
aller, simplement pour être dans le lieu en lui-même.
Mais quand vous avez décidé de devenir un acteur, ce n’était pas à cause
de Dumbo ?
Non ! Mes parents sont acteurs donc pour moi, en un sens, il aurait été
impensable de ne pas devenir acteur à mon tour. Cela fait partie de ma
vie.
Parmi tous les réalisateurs que vous admirez, lequel mettriez vous en
première position ?
Je ne peux pas choisir comme ça parce que j’en laisserais trop de côté
et il faut aussi laisser de la place à de nouveaux réalisateurs. Mais je
peux quand même citer les réalisateurs avec lesquels j’ai travaillé :
Alfonso Cuarón, Walter Salles, Almodovar, Iñárritu, Fernando Meirelles,
Michel Gondry... Ils ont tous une vision des choses très forte et c’est
ce qui fait à la fois leur point commun et leur différence.
Vous avez commencé votre carrière de comédien dans Amours
Chiennes d’Alejandro Gonzalez Iñárritu, quels sont vos souvenirs
de cette expérience ?
C’était fantastique ! Venir à Cannes… C’était la première fois que je
venais en France…. Et voir le film pour la première fois – je ne l’avais
pas vu avant –à 11 heures du matin, ici à la Semaine de la Critique…
J’étais fasciné ! Toutes les personnes qui ont participé au film ont vu
leurs vies changer après ça. Nous étions sept dans un très petit
appartement. On s’est tellement amusé ! C’était incroyable de constater
qu’un film peut tout changer. Il y avait plein d’affiches faisant la
promotion d’autres films partout dans Cannes et je me disais que le film
serait noyé là-dedans, et que personne n’allait le remarquer !
Heureusement, j’avais tort. Et depuis, je suis persuadé qu’à Cannes, les
bons films, peu importe la sélection où ils sont, peuvent faire parler
d’eux rapidement et que des carrières peuvent se bâtir à partir de là.
C’était une expérience de conte de fée !
Deficit a été votre premier long
métrage en tant que réalisateur. Pouvez-vous nous raconter cette
première fois derrière la caméra ?
C’était bien ! Ce film a été plutôt comme un exercice pour moi, dans un
sens, c’était rafraîchissant. J’ai beaucoup appris, c’était intense et
très utile. Je savais que j’allais devenir accro à la réalisation, bien
que je me considère bien moins comme un réalisateur que comme un acteur.
Mon travail c’est être acteur et j’adore ça parce que ça me permet de
vivre plein de vies différentes.
Selon vous, qu’est-ce qui compte dans un premier film, ou plus
généralement, dans une première fois ?
Ce qui est important c’est de le vivre. Une première fois est déjà un
succès en soi. Je pense également qu’il est important d’aller au bout de
l’expérience. Même si c’est fatiguant, il faut finir ce qu’on a
commencé. C’est également important parce qu’une première fois change
forcément votre vie. Je veux dire, plonger dans l’eau en change votre
perception. C’est la même chose avec les films.
Quels sont vos projets après le Festival ?
Il y en a plusieurs, mais rien de certain encore. Et en attendant qu’ils
soient confirmés, il ne faut pas se porter malchance. Mais je pense
qu’à la mi-juin, le Mexique va jouer contre la France à la Coupe du
Monde et je compte bien voir ça ! Voir le Mexique gagner, même si ça va
très difficile… Mais ça va être difficile pour la France aussi !
Propos reccueillis par V.V.E.
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