C’est la 10ème édition des Rencontres du Cinéma Européen à Vannes dont l’année 2002 a vu les débuts. A cette occasion, l’équipe qui a sillonné l’Europe durant ces 10 années, explorant tour à tour nombre de cinématographies européennes pour ne citer que l’Islande (2004), la Grèce et l’Espagne (2005), les pays de l’Est (2006), le Danemark (2007), le Royaume Uni (2008), l’Allemagne (2009), et la Russie (2010), a souhaité rendre un hommage particulier au pays qui a répondu le premier, lors de l’édition 2004, à ses aspirations à de véritables rencontres. Et nous avons plaisir à nous souvenir que sous la houlette de Louis Héliot, Conseiller Cinéma du Centre Wallonie Bruxelles à Paris, sont alors venus rencontrer le public, quatre jeunes réalisateurs belges accompagnant chacun leur premier film.

C’est donc vers la Belgique, qu’avec le concours renouvelé de ce grand ami du cinéma, nous avons souhaité à nouveau mettre le cap cette année, pour célébrer une édition anniversaire. Ou plutôt - n’est-il pas temps de mesurer tout le public que nous gagnerions à proposer plus souvent des films non sous-titrés ? - la francophonie. Ce qui ne saurait manquer d’être prétexte à une incursion du côté de la Suisse, dont les films ne franchissent pas forcément la frontière pour arriver dans nos salles.

Comme chaque année, la grille programme nous paraît trop étroite au vu de tout ce que nous souhaiterions proposer, d’autant qu’il était impossible de ne pas rendre hommage à nos hôtes des années précédentes à travers un bref panorama européen qui vous permettra de découvrir entre autres Mardi après Noël, le dernier film du Roumain Radu Muntean, ou Revenge, celui de la réalisatrice danoise Susanne Bier qui vient de remporter l’Oscar du meilleur film étranger…

Cette 10ème édition s’inscrit bien sûr toujours sous le signe de la nouveauté et nous l’avons voulue la plus variée possible car le cinéma belge francophone est jeune, riche, divers et nous permet de passer de la franche comédie avec Les Barons à la cruelle peinture de société Illégal, du drame rwandais Le Jour où Dieu est parti en voyage à l’inclassable vrai-faux documentaire Hitler à Hollywood que nous livre Frédéric Sojcher, interrogeant les origines et le devenir du cinéma européen, sous le couvert d’une fantaisie débridée.

Hommage sera rendu également à deux grands noms du cinéma belge, avec L’OEuvre au Noir d’André Delvaux et Le Fils des frères Dardenne, auxquels sera consacrée la traditionnelle conférence du jeudi à l’IUT. La Suisse ne sera cependant pas en reste avec deux auteurs confirmés que sont Lionel Baier dont nous programmons le cocasse road movie Comme des voleurs à l’est, et Michel Rodde dont le brillant thriller Impasse du Désir allie passion, suspense et humour.

Nouveauté encore : une journée consacrée à la musique au cinéma avec deux cinéconcerts, l’un dédié à la jeune création avec les groupes de la scène musicale locale, autour du concours de réalisation Cinézik Contest et l’autre à un chef-d’oeuvre mondial du cinéma muet, Le Vent de Victor Sjöström, accompagné par le musicien Théo Hakola.

Enfin, comme chaque année, nous donnons rendez-vous au Palais des Arts aux amateurs de courts-métrages et de documentaires pour y découvrir une trentaine de films en compétition mais aussi une sélection tout en humour de films courts suisses. Ce sera également le lieu où rencontrer nos invités samedi après-midi lors de l’entretien animé par Jean-Jacques Bernard.

Au public dont la présence et le plaisir partagé constituent notre récompense, et à tous les partenaires qui nous soutiennent indéfectiblement depuis 10 ans, l’équipe dit un grand merci.

Catherine LEROOY, Présidente de Cin’écran