Montréal, le 31 mars 2005 – Œuvre de création, le film documentaire fait appel à nombre d’artistes et d’artisans dont des musiciens bien sûr, recrutés pour composer des trames sur des images rassemblées par le réalisateur. C’est sur ce processus de création musicale que se penchera le prochain Lundi du doc en compagnie de Robert Marcel Lepage, auteur de plus d’une centaine de bandes originales de film. Cette rencontre qui prendra la forme d’un atelier agrémenté d’extraits de films aura lieu le 11 avril au Cinéma ONF à 20h.



Ambiguë, l’utilisation de la musique dans le cinéma documentaire soulève de nombreuses questions. Si elle semble aller de soi dans les films de fiction, parce qu’elle fait partie de tous les outils nécessaires pour créer de l’émotion, peut-on dire qu’elle occupe la même fonction en documentaire? Comment l’art du réel s’accommode-t-il de cet artifice qui sert le plus souvent à accentuer la portée dramatique d’une scène? En documentaire, n’est-il pas toujours plus souhaitable « d’être » vrai que de « faire » vrai?



Paradoxalement, le propre d’une bonne musique de film est de se faire le moins remarquer. Alors, comment déterminer le genre de musique qui convient le mieux à l’esprit du film ou à une scène en particulier, choisir la meilleure instrumentation, identifier les moments qui exigent le silence? Autre particularité de cet art, le compositeur travaille parfois sur des films non terminés dont il doit saisir l’émotion et appréhender la forme finale. Il lui faut également tenir compte de la vision du réalisateur et collaborer avec les monteurs image et son. Ce sont tous les aspects de ce métier fascinant et méconnu qui seront explorés au cours de cet atelier.



Artiste marginal et prolifique, Robert Marcel Lepage possède un style bien à lui qui ne l’empêche pas, au contraire, d’être polyvalent et de toucher à tous les genres. Reconnu pour sa grande expérience, apprécié par ses pairs, ce virtuose de la clarinette a reçu plusieurs prix pour ses compositions de trames musicales parmi lesquelles on retrouve celles de Roger Toupin, épicier variété, Les Enfants du Refus Global, Westray, Le Bien commun, Des marelles et des filles, La Vie à Ducharme, Alias Will James, etc.



Les Lundis du doc, organisés par les Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM), en partenariat avec l’Office national du film du Canada, consiste en une série de débats-projections qui vise à engager une réflexion sur le processus de création dans le cinéma documentaire.



Le débat-projection Musique et documentaire : comment accompagner le réel? aura lieu le lundi 11 avril à 20h au Cinéma ONF de Montréal (1564, rue Saint-Denis) et sera animé par Magnus Isacsson, (Enfants de chœur, Vue du sommet, Maxime, McDuff et McDo), cinéaste très engagé dans son art et son milieu.

Benjamin Flores