Annecy a accompagné le cinéma italien pendant les années les plus dures de son histoire, celles du déclin des années quatre-vingt et l’a soutenu pendant la lente reconstruction qui s’est opérée au cours des années quatre-vingt-dix. La manifestation a suivi l’apparition d’une nouvelle génération de cinéastes créatifs, de scénaristes imaginatifs, de directeurs de la photographie talentueux, d’acteurs capables d’attirer le public. Aujourd’hui de nouvelles idées se font jour, de nouvelles ambitions s’expriment, un courage renouvelé se manifeste pour affronter les sujets délicats.
Annecy a également souligné le retour de vrais producteurs. Depuis une dizaine d’années, de nouvelles figures sont apparues qui dynamisent un secteur qui en avait bien besoin. On peut citer Domenico Procacci, Tilde Corsi et Gianni Romoli, Riccardo Tozzi, Gianluca Arcopinto, Maurizio Tini, Donatella Botti, Lionello Cerri, Andrea Occhipinti, Fabrizio Mosca, Amedeo Pagani, sans oublier Nanni Moretti et Angelo Barbagallo dont la Sacher Film a montré la voie depuis 1986.
Annecy s’est enfin fait l’écho de la nouvelle politique de soutien de la part de l’État qui, malgré les difficultés et les contradictions, a permis ces dernières années de redonner de l’ampleur à un projet culturel digne d’un grand pays européen à l’image de la France, de l’Espagne ou de l’Angleterre.
Renouveau dans les relations cinématographiques
entre l’Italie et la France
Aujourd’hui, Annecy Cinéma Italien se veut une manifestation dédiée à la diversité culturelle en voulant privilégier le rapport bilatéral France-Italie comme exemplaire des relations européennes, mondiales que devraient entretenir les cinématographies de tous pays.
Le Ministère de la Culture et de la Communication français a décidé d’une manifestation destinée à promouvoir la cinématographie européenne. Le Centre National de la Cinématographie a d’abord sélectionné les manifestations bilatérales européennes déjà existantes, tel que le Festival de Dinard pour le cinéma anglais, celui d’Annecy pour le cinéma italien, et il favorisera la création de festivals pour les pays européens où il n’en existe pas.
Gianni Profita, directeur général du cinéma au Ministère des Biens et Activités Culturels et David Kessler, directeur général du Centre National de la Cinématographie ont institué en décembre 2002 une “Table de consultation permanente” entre la France et l’Italie afin de coordonner et améliorer la qualité et la quantité des relations et des échanges entre les deux pays à travers des initiatives concrètes et définies.
Giuliano Urbani, ministre italien des Biens et des Activités Culturels, a conclu sa dernière rencontre avec Jean-Jacques Aillagon, ministre français de la Culture et de la Communication, par cette déclaration qui nous réjouit : « La prochaine étape sera l’amélioration de la visibilité des deux cinématographies à travers les festivals qui leur sont dédiés, Florence pour le cinéma français et Annecy pour le cinéma italien ».
Nous allons organiser au cours de l’édition 2003 une rencontre de professionnels afin d’étudier et de proposer les modalités d’une amélioration de la distribution des films de chacun des pays dans le territoire voisin.
Nous poursuivrons de la même manière notre découverte du cinéma des Régions d’Europe avec les quatre pôles moteurs Bade-Wurtemberg, Catalogne, Lombardie et Rhône-Alpes.
Les dates
du 30 septembre au 10 octobre 2003 :
· séance inaugurale mercredi 1er octobre à 20h30 au Théâtre.
Projection de La felicità non costa niente de Mimmo Calopresti.
Hommage « Turin et le cinéma ».
· séance du Palmarès et Remise des Prix : samedi 4 octobre à 20h30 au Théâtre
Projection de Il cuore altrove de Pupi Avati
· soirées-événements à Bonlieu Grande salle -Théâtre à 19h et 21h15
mardi 30 septembre : Ricordati di me de G. Muccino
jeudi 2 octobre : Gli indesiderabili de P. Scimeca
dimanche 5 octobre : Opopomoz d’Enzo d’Alo
Au programme
Projections
· En avant-première, les films acquis par des distributeurs français et qui sortiront sur les écrans dans les mois qui suivent :
Ricordati di me de Gabriele Muccino
Il cuore altrove de Pupi Avati
La felicità non costa niente de Mimmo Calopresti
Opopomoz de Enzo D’Alo
Oltre il confine de Rolando Colla
· Une sélection en compétition et en panorama d’œuvres inédites, longs et courts métrages parmi lesquels :
Il piu’ crudele dei giorni de Vicentini Orgnani
Il posto dell’anima de Riccardo Milani
Passato prossimo de Maria Sole Tognazzi
Il dono de Michelangelo Frammartino
Giovani de Luca et Marco Mazzieri
L’amore di Marja de Anne Riitta Ciccone
Ultimo stadio de Ivano de Matteo
Né terra, né cielo de Giuseppe Ferlito
BB e il cormorano de Edoardo Gabbriellini
L’imbalsamatore de Matteo Garrone
Giorni de Laura Muscardin
L’isola de Costanza Quatriglio
Tre moglie de Marco Risi
Ma che colpa ne abiamo noi de Carlo Verdone
Et nous espérons les derniers films de Bernardo Bertolucci (I sognatori ), de Marco Bellocchio (Buongiorno, notte ), et d’Ettore Scola (Giornalino romano).
· 10 courts métrages en compétition pour le Prix Kodak Italia
· Le prix Sergio Leone sera remis à Pasquale Scimeca , à l’occasion de son film Gli indesiderabili (2003).
Né en 1956. Pasquale Scimeca a enseigné pendant quelques années la Littérature et l’Histoire, jusqu’en 1989 où il fonde la coopérative de production indépendante Arbash Film. Tous ses longs métrages ont été présentés à Annecy : Il giorno di San Sebastiano (1993), Briganti di Zabut (1996), Placido Rizzotto (2000).
· Un hommage sera rendu à la ville de Turin et la région Piémont avec une sélection d’œuvres Turin au cinéma, le cinéma et Turin en collaboration avec l’Assessorat à la Culture de la Région Piémont, la Film Commission, le Musée du cinéma de Turin, le Festival de Turin, l’AIACE… Turin et le cinéma : une longue longue longue histoire d’amour. À Turin, on peut trouver les traces de toutes les façons de faire du cinéma qui sont apparues l’une après l’autre, les différentes manifestations d’un débat culturel intense. Turin est une ville où le cinéma a suscité, au fil des années, l’intérêt des milieux intellectuels (peintres, hommes de lettres, artistes) et des milieux politiques (la Résistance, la génération de 1968), qui a vu naître quantité de revues et d’activités culturelles et c’est en même temps la ville qui a été le théâtre de la première sérieuse tentative de sauver la mémoire du nouvel art, grâce au patient travail de Maria Adriana Prolo, fondatrice du Museo Nazionale del Cinema. Par ailleurs, Turin s’est tellement modifiée au cours de ce siècle de cinéma qu’elle a pu être utilisée comme décor pour des reconstructions historiques en costume ou pour des récits réalistes de la vie urbaine, fournissant à la fois la régularité élégante de son centre et l’austère discipline de ses quartiers industriels, la persistance d’antiques traditions et l’apparition de tensions sociales directes et spontanées. Déjà dans l’immédiat après première guerre mondiale, Antonio Gramsci parlait de Turin comme d’une ville laboratoire et manifestait en même temps un intérêt sincère pour la nouvelle industrie des images en mouvement, nous pouvons affirmer que cette considération n’a pas cessé d’avoir un sens et qu’aujourd’hui encore elle s’applique aussi bien à la ville dans son ensemble qu’à son rapport particulier avec le cinéma.
Sera projeté un programme de films d’auteurs locaux :
Il trasformista de Luca Barbareschi
Requiem de Gianfranco Barberi
La felicità non costa niente (Le bonheur ne coûte rien) de Mimmo Calopresti
Due amici de Spiro Scimone et Francesco Sframeli
La meglio gioventù (Nos meilleures années) de Marco Tullio Giordana
Scacco pazzo de Alessandro Haber.
Et d’autres noms prestigieux ayant tourné dans la région comme Antonioni avec Le amiche (Femmes entre elles).
La diversité du patrimoine
L’hommage que nous rendons à Turin permet de présenter des œuvres restaurées par le Musée National du Cinéma de Turin :
Cabiria de G. Pastrone
Maciste alpino de L. Maggi
La donna della domenica de L. Comencini
Et un programme de courts métrages burlesques.
L’Union Latine quant à elle nous propose : Siamo donne, un film collectif de Gianni Franciolini, Alfredo Guarini, Roberto Rosselini, Luchino Visconti, Luigi Zampa et La cena delle beffe de Blasetti.
Par ailleurs nous avons sollicité Bernardo et Giuseppe Bertolucci afin qu'ils nous proposent leur histoire du Cinéma Italien. Répondant à notre «mauvaise idée considérée comme un jeu de massacre», ils nous ont proposé vingt titres, alors qu'ils en auraient voulu « des milliers ». Nous en avons choisi dix, parmi lesquels :
Ossessione de Luchino Visconti
L’avventura de Michelangelo Antonioni
Accattone de Pier Paolo Pasolini
Salto nel vuoto de Marco Bellocchio
La notte di San Lorenzo de Paolo et Vittorio Taviani
Il ladro di bambini de Gianni Amelio
Garage olimpo de Marco Bechis
Compagna di viaggio de Peter Del Monte
Annecy Cinéma Italien veut aussi participer à l’élargissement de l’offre de films italiens en France :
§ En organisant un colloque sous la présidence de David Kessler, Directeur Général du CNC et de Gianni Profita, Directeur du Cinéma au Ministère des Biens et des Activités Culturels Italien qui réunira distributeurs et exploitants des deux pays afin de réfléchir et proposer des améliorations à la circulation de films de chacune des cinématographies dans le pays voisin.
§ En proposant Cinéma Italien Annecy et Ailleurs, un programme de neuf films sous forme de festival itinérant à travers toute la France.
Dans le cadre de « Les Italiens », Annecy Cinéma Italien sera présent à Paris du 15 au 21 octobre avec les films de la compétition et du 22 au 28 octobre avec le programme de « Annecy et Ailleurs-La preuve par neuf ».
Annecy Cinéma Italien accueillera une première rencontre du groupe de travail « Cinéma et audiovisuel » mis en place dans le cadre des Quatre Moteurs Bade-Wurtemberg, Catalogne, Lombardie et Rhône-Alpes.
Expositions
· une exposition sera consacrée au costumier et décorateur Danilo Donati : 70 costumes originaux réalisés par Donati pour les films de Pier Paolo Pasolini. Présentée avec la collaboration de « Les Italiens »
· une exposition des photos de tournage de Nos meilleures années, présentée en collaboration avec le Centro Cinema Città di Cesena
· l’exposition Italian Cinema divas présentée par le Musée de Turin
· l’installation vidéo de Giuliana Cuneaz « Biostory », en collaboration avec images passages
Annecy et ailleurs – La preuve par neuf
Les festivals représentent un vecteur de développement pertinent pour la diffusion et la promotion des films étrangers. Afin de préserver cette ouverture et cette richesse cinématographique, Annecy Cinéma Italien en collaboration avec plusieurs Instituts Culturels Italiens, l’Institut du Commerce Extérieur (ICE), l’Union Latine, Italia Cinema et le soutien du festival de Villerupt organise cette année, pour la première fois, un festival itinérant. Il s’agit de proposer à une dizaine de villes un programme de neuf films italiens ayant déjà été présentés en 2002 ou les années précédentes à Annecy. Dans chacune des villes participant au projet, un prix du public est organisé ainsi que des accueils de réalisateurs et de comédiens des films présentés. Le film obtenant la majorité des prix du public bénéficie par la suite d’une sortie commerciale. Cette manifestation a lieu à Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Bordeaux, Lille, Strasbourg, Grenoble, Chambéry, etc.
Les films sélectionnés sont :
L’amore probabilmente de Giuseppe Bertolucci, I nostri anni de Daniele Gaglianone, Voci de Franco Giraldi, Un delitto impossibile de Antonello Grimaldi, Se fossi in te de Giulio Manfredonia, Sole negli occhi d’Andrea Porporati, Vecchie de Daniele Segre, L’uomo in più de Paolo Sorrentino, Velocità massima de Daniele Vicari
Et aussi la Librairie italienne
et les rencontres avec les auteurs invités
Renseignements pratiques
Salles officielles du Festival :
Bonlieu Scène Nationale (04 50 33 44 11) : Grande Salle et Petite Salle
Cinéma Les Nemours (04 50 45 47 88)
MJC Novel (04 50 09 68 35)
Salles associées :
Auditorium Seynod (04 50 52 16 46)
Cran Gevrier : soirée exceptionnelle à l'auditorium de Seynod le 2 octobre, en raison de travaux salle Renoir
Cinébus (04 50 68 88 41)
Tarifs : à Bonlieu : à la séance : 6,5 euros (plein tarif), 5,5 eurso (tarif réduit Cartes BSN, MJC Novel, Aria...), 3,5 euros (chômeurs, étudiants, cartes BSN jeunes), à Novel : tarifs habituels
Abonnement cinéphile : 10 séances : 46 euros
Pass général (accès à toutes les séances ) : 76 euros.