5ème Festival du Film Ciné-Résistances de Foix
6 - 14 juillet 2001
Avec pas moins de 120 films projetés en 9 jours, le Festival Ciné-Résistances
possède sans doute l'un des programmes les plus chargés de l'été
(avec La Rochelle). Créé et hébergé par la ville
de Tarascon sur Ariège durant ses quatre premières éditions,
le festival, faute d'accords avec la nouvelle municipalité, a décidé
de déménager à Foix. Malgré le changement de lieu,
la formule ne change pas : la programmation est toujours répartie selon
des thèmes à débats, cette année : "Masculin/Féminin",
"Planète Africa", "Violence/Non-violence" et "Bastilles
à prendre, mémoires ouvrières", sans oublier la traditionnelle
section "Le Cinéma en Région" consacrée cette
année au retour de l'Ours (pour ceux qui auraient des problèmes
en géographie, nous sommes tout près des Pyrénées).
Le premier thème "Masculin/Féminin" sera organisé
autour de deux débats. Le premier "L’homophobie : des lois nazies
jusqu’à nos jours" sera notamment illustrer par le documentaire Paragraphe
175, film qui rappelle qu'en Allemagne ce paragraphe du Code Pénal
datant de 1871 qui avait favorisé la persécution des homosexuels
sous le régime nazi n'a formellement disparu qu'en 1994. Signé
par Rob Epstein et Jeffrey Friedman, ce film a fait le tour du monde des festivals
gays l'année dernière. Le directeur du Festival
du Film Gay et Lesbien de Paris, David Dibilio, dont vous aurez sans doute
remarqué la signature sur notre site, participera d'ailleurs au débat.
L'autre problème soulevé par ce thème sera un peu plus
léger et posera la question : " La caméra a-t-elle un sexe ? "
Question que l'on se posera avec des films comme Tout sur ma mère
de Pedro Almodovar, Certains l'aiment chaud de Billy Wilder avec le regretté
Jack Lemmon, ou Jeanne et le garçon formidable de Ducastel et
Martineau.
Grand oublié du dernier Festival de Cannes (et rarement représenté
dans les festivals internationaux en général), le cinéma
africain sera à l'honneur dans le programme "Planète Africa",
centré sur deux thèmes "Sida : mort sous brevet" et
"Femmes africaines et politique". A ne pas manquer dans cette programmation,
les trop rares films du Malien Souleymane Cissé Den Muso (La
Fille, 1975, une vraie rareté) et Finyé (Le Vent,
1982, plus connu).
Tout aussi passionante, la section "Violence/Non Violence" avec deux
débats, "Cinéma et impérialisme" et "Violence des armes/Violence
des idées", proposera une sélection de films riche et recherchée
avec notamment Le Petit Soldat de Jean-Luc Godard, Le Combat dans
l'Ile d'Alain Cavalier, Les Palestiniens de Johan Van der Keuken
et Une Maison à Jerusalem d'Amos Gitaï. "Bastille à
Prendre" présentera de son côté des films qui ont témoigné
au cours de l'Histoire de l'engagement des cinéastes auprès de
la cause ouvrière. Ainsi, outre l'inévitable Cuirassé
Potemkine d'Eisenstein, on pourra redécouvrir Harlan County USA
de Barbara Kopple, La Marseillaise de Jean Renoir ou les Raisins de
la Colère de John Ford, programmés avec des documentaires
récents tournés en vidéo et une mini rétrospective
Robert Guédiguian (Ki lo sa, Dieu vomit les tièdes,
La
Ville est tranquille).
Outre le thème du retour de l'ours, la section "Ariège,
Pyrénées, Catalogne" propose trois temps forts sur le cinéma
catalan avec notamment un hommage à la cinéaste Ventura Pons et
un programme sur le cinéma catalan au féminin. Et à côté
de tout cela, une sélection de courts métrages européens,
du cinéma expérimental en association avec le festival d'Estavar-Llivia,
des ateliers cinéma et une projection en plein air gratuite chaque soir...
Autant dire un passionnant marathon pour le festivalier.
Le Festival débutera le vendredi 6 juillet à 19h30 avec la projection
en avant-première du film bosniaque No
Man's Land, Prix du Scénario au dernier festival de Cannes, en
présence de son réalisateur Danis Tanovic.
Yannis Polinacci