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Martin Scorsese Masterclass in Cannes

 

 

 

Gjergj Xhuvani, réalisateur de Slogans

Diplômé de l'Académie des Beaux-Arts de Tirana, Gjergj Xhuvani passe à la réalisation en 1991 avec une série de courts métrages remarqués dans les festivals internationaux, notamment à Venise, Clermont-Ferrand et Montpellier. Slogans est son premier long-métrage. Le réalisateur nous confie ses sentiments sur l'époque troublée du communisme albanais, mais aussi sa joie de vivre et de tourner...

Vous avez grandi sous un régime très autoritaire. Comment avez vous eu accès à la culture?

J'ai fait les Beaux-Arts de Tyranna, une bonne école de style russe, avec option théâtre. Sinon, je me suis aussi beaucoup cultivé grâce à la télé. Mon père avait installé une antenne parabolique clandestine, et j'ai vu tous les films néoréalistes comme ça, et beaucoup d'autres films. Aussi, j'entrais dans les cinémas, parce que mon père était écrivain et scénariste, il a écrit plusieurs films. La première chose qui m'a choqué, je m'en souviens très bien, j'avais six ou sept ans, j'étais en vacances dans une petite ville au bord d'un lac où un film écrit par mon père était en tournage. J'étais dans un bar avec mon père et un de ses amis, un acteur pas très connu. Il était très gentil avec moi, il m'offrait des choses à boire et à manger. Puis il est parti sur le tournage, et dix minutes après, je l'ai vu habillé en officier nazi, avec un pistolet automatique. Ça m'a choqué, ce changement, cette autre vie, la personne devenant personnage...

Comment, plus tard, votre goût pour le cinéma a t-il évolué?

J'ai d'abord fait une école d'ingénieur mécanique... (rires) Mais j'aimais la litérature, j'ai lu beaucoup de livres, j'ai fait un petit théâtre dans l'école, j'organisais une petite société d'amis. Et après, je suis entré aux Beaux Arts. Mais toujours, j'ai adoré le cinéma. Et quand j'ai fait les Beaux Arts option théâtre, je n'ai pas travaillé comme metteur en scène dans le théâtre, j'ai préféré travailler comme assistant metteur en scène dans le cinéma. J'ai travaillé comme ça pendant cinq ans, puis j'ai fait mon premier court métrage. Ce fut une grande chance pour moi, car c'était le premier court métrage Alabanais présenté à l'extérieur, au festival de Clermont-Ferrand. Et là bas, le fait de rencontrer beaucoup de gens du cinéma m'a donné beaucoup de force pour continuer de travailler. C'est dur, vraiment dur chez nous, mais bon, ça me plaît et c'est ma vie maintenant.

Quels sont vos sentiments sur votre pays, sur l'histoire des dix dernières années?

Je ne suis pas un spécialiste politique, mais bon... je ne suis pas du tout un nostalgique du régime, mais il y a beaucoup de problèmes en ce moment, nous sommes toujours dans une période de transition, il n'y a pas une bonne classe politique en Albanie. Il y a des gens qui sont très bons, intelligents, mais pas de véritable classe. Néanmoins, je crois que le futur de l'Albanie sera bon. Je l'espère, car j'adore mon pays. Je suis sceptique mais optimiste... (rires)

Quelles sont pour vous les qualités du peuple albanais?

Je pense qu'il est très vivant. Nous sommes un peuple des balkans, des méditerranéens... (rires)

Qu'est ce qui vous a vraiment donné envie de faire ce film?

Je connais bien aussi cette époque, comme le scénariste. J'avais déjà pensé faire un film ou un documentaire sur cette époque, pour en préciser les absurdités. Mais en lisant le scénario, j'avais un grand problème. Parce que ce film pouvait devenir un procès contre le communisme, une caricature du système, ou encore un film mélodramatique. Un scénario n'est jamais que de la litérature. Qu'est ce que je pouvais faire? Il fallait que je fasse le traitement du film. Et je pensais qu'il fallait juste donner un petit regard sur cette époque. Ce n'est pas un film positionné, parce que je ne suis pas moi-même un metteur en scène engagé. Et pour ça, j'ai pensé me concentrer sur les absurdités et aussi l'humour de cette époque.

Parmi vos courts-métrages, en était-il un qui était ouvertement contre le communisme?

Dans les premiers films que j'ai faits, j'avais beaucoup de courage. C'était il y a dix ans, j'étais plus jeune! (rires) J'ai fait un film contre le communisme, à l'époque où le régime était encore communiste. La dernière séquence est un acte de violence fantasmé, dans lequel le chef du parti est tué au révolver. A cette époque, je pensais que la meilleure chose à faire était de tuer tous les dictateurs! (rires) A cause de ça, le film n'a jamais été présenté dans les salles ou à la télévision en Albanie. Mais j'ai eu la chance que le chef d'Albafilm aime le film et l'envoie à un festival.

Quelles sont les conditions de production des films en Albanie?

Il y a le Centre National du Cinéma, qui fonctionne comme le CNC en France. Mais le grand problème, c'est qu'il donne un petit budget qui ne suffit pas pour faire tout un film. Et pour ça, il faut trouver des coproducteurs.

A l'époque où vous avez été choisi pour faire ce film, est ce que toute les conditions de production étaient déjà réunies?

Non, quand on m'a proposé le scénario, rien n'était encore vraiment décidé. Il y avait seulement les producteurs français qui avaient très envie de faire le film. J'ai présenté le projet au Centre National de Tyranna. Par chance, j'avais fait un court métrage auparavant qui avait gagné le Grand Prix de Montpellier et avait aussi été présenté en compétition au Festival de Venise. Mais le Centre m'a quand même posé beaucoup de problèmes au niveau du budget... Ensuite, j'ai préparé un autre dossier pour le Fond Sud du CNC français. J'ai trouvé les décors, les acteurs, j'ai fait des photos, les costumes, j'ai tout préparé grâce à l'argent d'un producteur albanais privé. Ensuite, j'ai envoyé tout le dossier au producteur français, Pascal Judelewicz et c'est lui qui s'est occupé du Fond Sud.

Pour le scénariste, le scénario de ce film est très autobiographique. Et pour vous, qu'en est-il?

C'est pour tout le monde pareil! C'est aussi ma vie, celle des acteurs! Mais le film, ce n'est pas seulement les slogans de pierre, il y a beaucoup d'autres choses. Nous avons ajouté beaucoup de séquences dans l'adaptation. Moi-même, j'ai assisté à des cérémonies d'accueil de membres du parti. Je n'ai pas fait de slogans parce que j'étais à Tyranna. Il n'y a pas de collines! Mais j'ai fait d'autres trucs, comme porter des drapeaux, des parades. J'avais les mêmes problèmes avec les secrétaires du parti. Le chef secrétaire du parti dans le film est comme mon chef secrétaire de parti aux Beaux Arts! (rires) Et j'avais beaucoup de problèmes comme tout le monde. Ce film est un petit morceau de la vie de tout le monde à cette époque.

Vous n'êtes peut-être pas un réalisateur engagé, cependant vous oeuvrez dans le réalisme...

Oui, je suis l'esclave de la réalité! (rires) Je m'inspire toujours de la vie et de la litérature. Mais ce qui me choque toujours, c'est la réalité. Et j'aime bien choisir des petits morceaux de réalité, retirer les petites choses vraies et aussi très cinématographiques de la vie.

Qu'est que cela implique au niveau du travail de la caméra?

La caméra est dans ce film comme l'oeil qui observe, quelqu'un qui regarde, une personne humaine. Je n'ai pas pensé à faire beaucoup de mouvements de caméra. La caméra, c'est vous, c'est moi. Elle conserve des positions humaines. Je n'ai pas voulu adopter un style américain! Pour le son aussi. J'ai beaucoup parlé avec l'ingénieur du son, il a fait un travail incroyable pour moi, il a beaucoup de talent. Je lui ai dit, je n'ai pas besoin d'effets spéciaux en studio, on va utiliser tous les sons d'ambiance. Je pense que c'est mieux de prendre des choses vraies de la vie.

Cela vient de votre passion pour le cinéma néoréaliste italien?

Oui, j'ai été plutôt formé par le cinéma néoréaliste italien. C'est aussi une question de géographie: l'Italie, c'est juste à côté! (rires) J'estime aussi beaucoup le cinéma français, surtout la période de la Nouvelle Vague. Je continue d'aller au cinéma... Même pendant la postproduction du film, j'allais au cinéma! (rires)

Parlons un peu de l'actrice principale. Vous avez fait plusieurs films avec elle...

C'est une actrice qui a fait beaucoup de films en Albanie, et aussi du théâtre. En fait, j'ai du beaucoup insister pour qu'elle accepte de faire ce film. Dans le film, son personnage est le seul qui décide, qui a le courage de protester, de se révolter un peu... Il n'y avait pas beaucoup de place dans le scénario pour son personnage, alors j'ai ajouté quelques séquences, comme celle des passages des camions, pour que le personnage soit plus présent. Pour ce personnage, j'avais donc besoin d'une bonne actrice. Et elle est une bonne actrice. C'est donc moi qui avait besoin d'elle, et pas elle de moi! (rires)

Les enfants aussi ont leur importance dans ce film...

Pour moi, ils sont la clé du succès du film. Je ne les ai pas choisi dans la ville. Ils viennent tous du village. Pendant le tournage, il parlaient aux acteurs avec les noms de leurs personnages! Ils disaient "Maître André", "Maître Diana"... Moi, je voulais que les acteurs restent ensemble avec les enfants, pour être très "organique", très réaliste... Alors, ils faisaient les choses que disaient les professeurs-acteurs! Je préparais la mise en scène avec les acteurs, et ensuite les acteurs organisaient tout avec les enfants. Mais je suis peut-être un peu égoïste, un peu sauvage, j'ai obligé les enfants à faire tous les slogans, et je tournais, tournais beaucoup... (rires) Non, en fait, je les adore, ces enfants!

La fin du film est assez rude, mais pleine d'espoir, peut-être grâce au personnage de Diana...

Je pense toujours que la vie est un cycle, une répétition. je n'ai pensé ni à la tristesse, ni à l'espoir, je dis seulement: "C'est ça, la vie..." L'époque était comme ça, et nous n'avions pas la force de changer les choses. Il y avait très peu de décideurs. Seulement une ou deux personnes étaient des décideurs. Nous n'avions pas la force de faire la révolte. C'est pour ça que dans le film il n'y pas d'héros. Ce n'était pas le temps des héros. Il n'y avait pas beaucoup de courage...

Qu'espérez vous le plus pour la carrière de votre film?

Je suis sûr que ce film marchera mieux à l'extérieur qu'en Albanie. Le public et la critique albanais sont habitués à voir des films-procès contre le communisme. Mais dans cette période, il y avait certes des choses dures, mais il y avait des choses très belles. Et moi aussi, j'ai souffert comme tous les autres, mais j'ai aussi fait des fêtes, j'ai fait l'amour. J'avais des amis... C'est aussi la vie. Deux semaines après le tournage, j'étais avec une personne qui est restée 25 ans en prison en Albanie. Et il m'a beaucoup aidé... Il m'a dit: "Ecoute, Georges - il est fortement démocrate maintenant, contre le communisme - maintenant, j'ai des beaux souvenirs de cette époque en prison..." C'est la vie. Il est resté 25 ans en prison, mais ce n'était pas tous les jours noir... Il m'a raconté des petites anecdotes avec la police et il a ri... C'est la vie! Ce n'est pas bien de voir les choses en noir et blanc.

Puisque vous aimez le cinéma italien, avez-vous le projet de faire un jour un film plus du côté italien?

J'ai un projet de film avec un italien, un allemand et un juif. C'est une comédie dramatique pleine d'ironie, très sarcastique, contre le nationalisme, le racisme, les frontières. Mais pour le moment, j'aime bien travailler avec des producteurs français! (rires) J'ai trouvé une très bonne équipe ici. J'ai eu un très bon monteur, un très bon chef opérateur. Alors, si l'équipe gagne, pourquoi en changer? (rires)

Entretien réalisé à Cannes par Robin Gatto

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