|
||
Pro Tools
FILMFESTIVALS | 24/7 world wide coverageWelcome ! Enjoy the best of both worlds: Film & Festival News, exploring the best of the film festivals community. Launched in 1995, relentlessly connecting films to festivals, documenting and promoting festivals worldwide. Working on an upgrade soon. For collaboration, editorial contributions, or publicity, please send us an email here. Connexion utilisateur |
Dario Argento : l'Innocence dans le SangBien que pressé par le temps, c'est un Dario Argento très espiègle qui a bien voulu nous accorder quelques minutes d'interview pendant l'avant- première française de son film Non Ho Sonno (Le Sang Des Innocents), dans le cadre du Festival des Cahiers du Cinéma au cinéma L'Arlequin. Non Ho Sonno marque le retour du réalisateur au giallo "étrange et mathématique", à la façon de ses débuts, et devrait inaugurer une nouvelle trilogie horrifique déjà baptisée "Trilogie Animale". D'où le langage parfois "bestial" de notre maître en frissons préféré... Au Festival des Cahiers du Cinéma, vous avez tenu à voir le début de votre film avec le public. Qu'avez-vous ressenti à ce moment-là? C'était comme si je le voyais pour la première fois. Avec le public, mes films prennent toujours une autre allure, une autre vitesse. J'ai l'impression de devenir moi-même un spectateur et de voir le film d'un autre... On a beaucoup parlé de votre retour au giallo pour ce film. De votre propre aveu, c'est un retour que vous avez beaucoup hésité à faire. Mais il paraît que depuis des années, les fans des vos films vous pressaient de "refaire un film comme Profondo Rosso..." Oui, mais je tiens à dire que je n'ai pas refait Profondo Rosso! (rires) Quand Profondo Rosso a commencé d'avoir du succès des années après sa sortie, je pensais déjà que je ne referais plus ce genre de films. Et puis, 15 ans plus tard, j'ai eu envie de refaire un film un peu mathématique, un peu étrange comme le sont mes quatre premiers films. Alors j'ai écrit et fait Non Ho Sonno. Qu'est ce qui vous motive le plus dans la conception d'un tel film? C'est surtout quand je tiens une idée, l'idée du film. Cette idée, je commence à la manger (!), à l'examiner, à l'étudier, et puis l'histoire arrive. C'est un procédé très long, qui dure au moins 6 mois. C'est une sorte de crescendo, et puis quand je me sens prêt, je tourne, je tourne, je ne m'arrête plus! (rires) C'est un peu comme les fruits, non? (rires) Quand c'est la saison, les fruits tombent et ils sont très bons à manger! (rires) Vous avez un jour décrit la conception de vos scénarios comme une "longue agonie". Qu'en a t-il été de Non Hon Sonno? (D'un ton plus grave) C'était dur... Toujours dur... (sourire) C'est dur d'imaginer un film... C'est une souffrance à chaque fois! (rires) Non Hon Sonno est l'histoire d'un vieil enquêteur, interprété par Max Von Sydow, forcé de sortir de sa retraite pour traquer un serial killer. Qu'est ce qui vous intéressait le plus dans ce schéma narratif? Ce qui m'intéressait, c'était la différence entre la police d'avant, celle d'il y a 20/30 ans, et celle d'aujourd'hui. Aujourd'hui, tout est mécanisé. Mais avant, les policiers, les enquêteurs, avaient plus de psychologie, ils parlaient, cherchaient dans le dialogue avec les autres des idées, des traces. Ils procédaient par intuition. A cet égard, c'étaient davantage des Sherlock Holmes qu'aujourd'hui. On pourrait établir une analogie avec la différence entre le cinéma d'hier et d'aujourd'hui. Avant, les réalisateurs avaient peut-être des mondes intérieurs plus riches, un imaginaire moins tributaire des machines... C'est aussi vrai. Il y a eu une génération qui a fait des films sans effets spéciaux, et maintenant c'est la génération des effets spéciaux, les réalisateurs savent quil est possible de faire des films avec des effets spéciaux, avec le numérique... Mais avant, les idées, l'imagination, et l'acteur, étaient plus importants. C'est peut-être pour ça que j'ai pris un vieil acteur, Max Von Sydow, pour faire le personnage du vieux commissaire en retraite. Et j'aime beaucoup ce qu'il a fait avec ce personnage, c'est un beau personnage... En même temps, vous êtes un réalisateur qui essayez toujours d'innover en matière de mouvements de caméra. Quel type de réflexion avez-vous mené sur la réalisation, les mouvements de caméra, pendant ces dernières années? Je réfléchis toujours à la caméra et aux mouvements de caméra. Pour moi, les mouvements de caméra doivent être psychologiques et donner des émotions aux spectateurs, au delà du fait que la caméra bouge , monte à droite [il fait des grands gestes], à gauche, tombe, etc. C'est quelque chose qui est lié à l'histoire. Dans Non Ho Sonno, il y a quelques mouvements de caméra avec beaucoup d'invention, avec des idées purement cinématographiques. Mais c'est ça, le cinéma, non? (rires) C'est le triomphe de la caméra! Parlons un peu plus de ces mouvements de caméra. Une séquence qui a déjà fait couler pas mal d'encre, c'est celle de la danseuse. La caméra longe le sol, arrive aux pieds d'une danseuse qui se fait étrangler, décapiter, et sa tête tombe juste devant la caméra! Oui, j'appelle cette scène "la scène du tapis"... Mais... il faut la voir! (rires) Et puis, il y a toute la scène du début, dans le train, c'était très difficile à faire, dans un train en mouvement, la nuit, avec des personnages qui se déplacent à l'intérieur... C'était vraiment une entreprise difficile... Le premier quart d'heure du film a de quoi rendre tachycardique même les spectateurs les plus rompus à l'épouvante! C'est une scène de meurtre vraiment éprouvante, très forte. Racontez-nous un peu la génèse d'une telle scène dans votre esprit... Ce genre de scènes est avant tout motivé par le scénario. Je vis un voyage avec les personnages. Pour moi, c'est une chose naturelle, c'est ma nature. Il n'y a pas tant de thèses, d'hypothèses. C'est le cinéma. Avec la caméra et les acteurs, on plonge dans une atmosphère, et c'est ça le plus important. Quelle sont les premières images qui vous sont venues à l'esprit pour Non Ho Sonno et qui ont vraiment infuencé tout le film? La première scène, à l'évidence, et le personnage du vieux commissaire, je trouve que c'est une belle idée. La narration de Non Ho Sonno s'articule aussi autour d'une comptine meurtrière, qui a été écrite par votre fille, Asia Argento... Je ne veux pas en dire trop sur cette comptine, car c'est le secret du film. C'est une sorte de chanson pour enfants. J'en avais l'idée, le thème, mais c'est Asia qui l'a écrite, parce qu'elle écrit bien les poésies. Donc elle a écrit cette poésie un peu longue qui s'appelle "la poésie du fermier". Et il faut décrypter cette comptine pour comprendre qui est l'assassin! (rires) Dernière question: Non Ho Sonno signifie "Je n'ai pas sommeil". On peut imaginer, ironiquement, que c'est un titre qui vous convient très bien, parce que vous êtes un homme doté d'une véritable boulimie créatrice. En même temps, on vous imagine aussi très bien accueillir le sommeil avec bienveillance, pour vous bercer de rêves et de cauchemars propices à alimenter votre oeuvre... Le titre, "Je n'ai pas sommeil", fait référence au méchant du film qui n'a jamais sommeil, parce qu'il a toujours envie de tuer (rires), de manger, de voir le sang, la souffrance des autres. Alors, il n'a jamais sommeil, comme les gens qui sont un peu fous, qui regardent comme des loups, des animaux féroces, la vie des gens dans la rue qu'ils vont manger, tuer... Ils ont envie de faire tout ça... (rires) Sinon, il est effectif que je suis quelqu'un qui vit beaucoup la nuit, et j'ai beaucoup de rêves et de cauchemars... Entretien réalisé par Robin Gatto |
LinksThe Bulletin Board > The Bulletin Board Blog Following News Interview with EFM (Berlin) Director
Interview with IFTA Chairman (AFM)
Interview with Cannes Marche du Film Director
Filmfestivals.com dailies live coverage from > Live from India
Useful links for the indies: > Big files transfer
+ SUBSCRIBE to the weekly Newsletter Deals+ Special offers and discounts from filmfestivals.com Selected fun offers
> Bonus Casino
Images de l'utilisateurAbout Editor
Chatelin Bruno
(Filmfestivals.com) The Editor's blog Be sure to update your festival listing and feed your profile to enjoy the promotion to our network and audience of 350.000. View my profile Send me a message Film InformationThe EditorUser contributionsUser links |